Sortie Officielle de « Sœurs de Cœur T.1 » en ebook Kindle

Bonjour tout le monde, vous l’avez compris, tout est dans le titre, je vous annonce la sortie officielle du premier tome de ma trilogie.

Sorti le 16 décembre 2023, « Sœurs de Cœur T.1 » raconte l’histoire touchante de 4 amies dans la ville de Douala ; tout au long de l’année 2011.

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Pour vous mettre dans l’ambiance, découvrez dans ce post les premières page de mon roman. Bonne lecture !

PAM NDJEN

                 

SŒURS DE CŒUR

                                                              

Roman

« 

PROLOGUE

  

A : Gigi2424

8 Janvier 2011 09:21

Objet : bisous cousine   

   Chère Gigi. 

   Je sais, ça fait un peu bizarre de commencer un mail comme on commencerait une lettre, mais je crois que ça me manque. Les lettres je veux dire. Moi qui les trouvais pourtant si ennuyeuses à l’époque. Le plus curieux, c’est que ce sont exactement ces petites choses qui m’agaçaient que je regrette aujourd’hui. Leur structure, cet ordre dont les mails et les SMS n’ont malheureusement pas hérité. Sans oublier les formules de politesse, les paragraphes, la date et surtout, la signature.

   J’aimais signer. Légitimer d’un gribouillis le texte qui le précédait. Aucune signature ne ressemblait à une autre. C’était comme si à chaque nouvelle lettre on devenait une nouvelle personne. Comme si on se réinventait. Ma première lettre, je l’ai écrite enfant pour tante Natacha, celle qui vivait en Italie. Tu te souviens d’elle ? Elle ne mettait que des parfums gourmands et sentait si fort les sucreries que nous passions notre temps collé à elle. Je pense que c’est pour ça qu’elle le faisait. Elle est morte depuis. Récemment, j’ai beaucoup repensé à elle, et à d’autres disparus comme tante Élodie. Curieux que notre famille perde toujours plus de femmes que d’hommes tu ne trouves pas ? En plus les plus drôles. Ok c’est bon, j’arrête là mon délire. Passons au paragraphe où je demande de tes nouvelles.

   Alors, comment vas-tu Gigi ? Ça m’a toujours amusé que tu ne saches pas répondre simplement « bien » à cette question, comme tant de personnes le font sans même se demander si cela est vrai ou pas. Toi, tu hausses toujours les épaules et tu dis quelque chose comme : « ça peut aller », ou encore cette expression typique des Camerounais : « je suis là ». Je n’ai jamais compris ce que cela voulait dire. Être là ne renseigne pas sur un état de santé, ou d’esprit ; c’est juste…être. Tu es incapable de sortir des formules de politesse conventionnelles parce que tu es tout sauf conventionnelle…et polie. Certains prennent ça pour de la timidité, mais moi je le sais bien, que tu n’en as juste rien à faire. Mais comme toujours, j’analyse trop et tout. J’arrête.

   Je sais que tu es à Yaoundé et que par conséquent, que tu ne liras ce message qu’à ton retour. C’est aussi un peu pour ça que j’ai choisi de t’écrire. Normalement, quand tu liras ceci ma mère aura déjà fait ce qu’elle sait faire de mieux avec les évènements ; les réinterpréter. En somme, elle aura déjà menti. C’est pourquoi je veux que toi au moins, ma cousine qui n’essaie pas à tout prix d’être polie, sache la vérité, qui est que je vais me suicider.

   Pas de panique s’il te plait. Crois-le ou pas, cette décision est mûrement réfléchie. Tu me connais, je réfléchis toujours à tout. Comme cette fois où il fallait payer un matelas et qu’on a fait 12 boutiques avant que je ne me décide enfin. Ou lorsque je voulais choisir un tissu-pagne pour recouvrir les coussins du salon. On a dû en voir au moins une centaine, tu t’en souviens ? Bien sûr que tu t’en souviens. Ce jour-là tu m’as dit que tu détestais faire les courses avec moi. J’avais éclaté de rire. Tu as dû me prendre pour une folle, mais j’étais seulement heureuse que tu aies dit quelque chose que tu ressentais vraiment. Au lieu de ton indifférence de façade habituelle. Ma chérie, personne ne peut être aussi indifférent à tout. Si tu l’étais vraiment, il y a longtemps que tu aurais fait ce que je m’apprête à faire.

   Maintenant que la transition est faite, revenons à mon suicide. Tu vas sans doute te demander : pourquoi ?  

  Je vais te répondre par une autre question : pourquoi pas ?

   Ne te méprends pas, je ne suis pas en colère. Même pas triste. J’aurais même préféré l’être. Ça fait tellement plus normal et surtout, ça me donnerait une raison valable pour mettre fin à mes jours. Une excuse. Quelque chose qui permettra aux autres de comprendre. Mais voilà, je n’en ai pas.

   Je me suis juste réveillée un matin avec la sensation de n’avoir plus rien de nouveau à vivre, et l’absence totale d’envie de vivre quoi que ce soit d’autre. Cette sensation ne m’a pas quitté depuis.

   Les 10 dernières années de ma vie, j’ai l’impression de les avoir rêvées Gigi, et de m’être réveillée dans la peau de quelqu’un d’autre.

   L’autre raison pour laquelle j’ai choisi de t’écrire à toi et à personne d’autre, c’est parce que tu es ma cousine et que je t’aime. Les deux affirmations n’étant pas interdépendantes, je te rassure. Mieux que personne je sais que tu es passée par des moments difficiles. Mais je te connais, et je te sais encore capable de grandes choses. Ou même de choses tout court, vu que tout n’a pas forcément besoin d’être grand pour être bien. 

   Fais de petites choses Gigi. 

   De bonnes petites choses. Pas parce que tu n’es pas capable d’en faire de grandes non, mais parce que faire des petites, de toutes petites, comme aider un enfant à traverser la route ou rendre son portefeuille à quelqu’un qui vient de le laisser tomber sans s’en rendre compte, ça donne du plaisir. Ce qu’on a tendance à oublier une fois qu’on s’attaque aux choses plus grandes. Prends du plaisir Gigi.

   Mange du chocolat, des sucreries. Si ça s’appelle des douceurs, ce n’est pas pour rien.

   Écoute de la musique et danse seule s’il le faut. 

   Ris de tes propres blagues. Si tu les trouves drôles, où est le problème ? N’aie jamais honte de quoi que ce soit. 

   Oublie le sport et fais l’amour. Si tu peux faire les deux, alors c’est encore mieux. J’ai bien écrit « faire l’amour », pas coucher. Forcément pour ça, tu devras tomber amoureuse. Je sais que ce n’est pas dans ton agenda, mais penses-y quand même. 

   Il y a encore tant de choses que j’aimerais te dire, mais en un mot comme en 100 : fais-toi plaisir ma Gigi. Vis. Autant que tu le peux, et ne m’en veux pas trop pour ce que j’ai prévu faire. Ça n’a rien à voir avec toi. C’est moi celle qui a toujours été polie et conventionnelle. Alors je veux que ma mort soit tout sauf ça. Qu’elle au moins m’appartienne. 

   Même si rien de tout ça ne te console, c’est la Vérité.

   Je te souhaite, comme toujours, le meilleur.

   Ta cousine qui t’aime, Rachel.

     »                  

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